Quel est la position de Imam Ali sur sa désignation du Calife?

2023.03.13 - 08:10
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 Après lassassinat de Othmân, les regards des révoltés se sont tournés vers lImâm Ali, lui demandant dassurer le Califat. Mais lImâm Ali refusa, car il sentait quil navait pas la force de se charger du pouvoir et den subir les conséquences, notamment après avoir constaté le virage de la société islamique vers des écarts profonds dans les niveaux sociaux et économiques de ses membres, virage dû à la politique des gouverneurs de Othmân, et aussi après avoir remarqué que les orientations et les concepts islamiques grandioses pour lesquels le Prophète (P) avait œuvré durant toute sa vie, avaient perdu beaucoup de leur efficacité en ce qui concerne lorientation des Musulmans, et avaient commencé à se dissiper après la disparition du Messager.

Pour pallier à cette corruption, il fallait donc que les gens puissent sentir quil y avait un régime sain qui les gouverne, afin quils puissent retrouver leur confiance perdue en leurs gouvernants. Mais cela nétait ni facile, ni pour le lendemain. Car certaines classes naissantes ne lapprécieraient guère, et seraient prêtes à sopposer à tout programme de réforme et toute tentative dépuration.

LImâm sétait rendu compte que la corruption vécue, pour être réformée, exigeait une action révolutionnaire qui touche les piliers de la société islamique sur le plan économique, social et politique.

De là le refus de lImâm de répondre favorablement, sur-le-champ, à la pression des masses et des Compagnons qui lui demandaient daccepter le Califat. Il voulait, par ce refus, les mettre à lépreuve pour savoir à quel point ils étaient disposés à supporter les mesures révolutionnaires quil leur imposerait et pour quils ne disent pas, par la suite, lorsquils auraient découvert les difficultés des conditions dans lesquelles ils devraient lutter contre la corruption dont ils se plaignaient - que lImâm les avait pris à limproviste et avait exploité leur zèle.

Cest pourquoi lImâm Ali leur a répondu tout dabord: «Laissez-moi et cherchez-en un autre. Car nous avons affaire à un problème à multiples facettes. Sachez que si jacceptais votre requête, jappliquerais ce que je sais et nécouterais ni les dires des radoteurs ni le blâme des censeurs. Mais si vous renonciez à votre requête, je serais lun de vous, et peut-être obéirais-je à celui que vous auriez élu et lécouterais mieux que quiconque dentre vous. Je vous servirais comme vizir mieux que comme émir».

Mais les gens ayant insisté pour quil se charge du califat, il finit par céder.

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