Sermon sans Alif

2024.04.15 - 01:51
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  Je loue Celui dont la bénédiction est grande, dont la bénédiction lemporte, dont la miséricorde est plus rapide que sa colère, Celui dont la parole est parfaite, dont la volonté est déterminée, dont largument est sage, dont le cas est juste. Je le loue comme celui qui reconnaît son Seigneur, soumis tout en ladorant, se dissociant de son péché, reconnaissant son unité, cherchant refuge auprès de lui contre son avertissement, espérant la miséricorde (pardon) de son Seigneur qui le sauve [du feu] le jour où tout le monde sera distrait, même sa progéniture et sa tribu. Nous sollicitons son aide, ses conseils et ses orientations. Nous croyons en Lui et dépendons de Lui. Je Lui ai témoigné comme un serviteur sincère et convaincu ; je reconnais Son Unicité comme un croyant pieux, et jai reconnu Son Unité comme un serviteur soumis. Il na pas de partenaire dans Son domaine ; Il ne compte sur personne pour faire ce quIl fait. Il sélève au-dessus davoir un conseiller ou un vizir. Il est au-dessus de lutilisation dun modèle ou dun assistant ou dun pair. Il sait, donc il couvre ; il connaît lintime, donc il est le plus familier [avec nos intentions]. Il jette un regard, donc Il assiste ; Il possède tout, donc Il soumet. Il est désobéi, mais Il pardonne ; Il est adoré, donc Il remercie. Il règne, donc Il affecte la justice, et Il est généreux et accorde des faveurs. Il naura jamais de fin, et Il a toujours été comme Il est ; il ny a rien comme Lui. Il est, avant tout, un Seigneur unique dans son exaltation, apte par sa puissance, saint par sa sublimité, fier de sa Majesté ; aucune vision (mentale) ne peut le réaliser, et personne ne peut jamais le voir. Il est fort, invincible, voyant, entendant, clément, sage, affectueux et gentil. Celui qui tente de le décrire ne peut jamais le faire ; celui qui tente de décrire ses attributs ne peut jamais le faire [non plus]. Sa bénédiction atteint ceux qui apprennent à Le connaître : Il est proche, donc Il est loin [au-dessus de la vision mentale ou physique] ; Il est loin et pourtant Il est proche [plus proche de nous quautre chose]. Il répond à lappel de ceux qui linvoquent ; il soutient son serviteur et lentoure de son amour ; ses subtilités sont cachées [à notre compréhension] ; sa puissance est immense ; sa miséricorde est large ; son châtiment est douloureux ; sa miséricorde est vaste comme son jardin de grandeur (le paradis) ; son châtiment est lenfer rempli dhorreurs et de chaînes. Jai témoigné quIl a envoyé Muhammad comme son serviteur et messager, prophète, élu, aimé, ami, lié [avec le Tout-Puissant] qui lui accorde la réussite, le rapprochant de Lui, lélevant, lui accordant la proximité et lintimité [au ToutPuissant]. Il la envoyé pendant une bonne période (opportune), quand il y avait de lincrédulité, comme miséricorde pour ses serviteurs et une aubaine pour dautres. Par lui, il a scellé ses messages prophétiques, a renforcé (expliqué) son argumentation. Il a donc admonesté, conseillé, transmis le message et travaillé dur [pour les gens]. Il était, affectueux envers chaque croyant, miséricordieux, facile à satisfaire, lami de quiconque est généreux et pur : miséricorde, salut, bénédiction et honneur sont avec lui de la part dun Seigneur indulgent, affectueux, bon, proche, réceptif et sage. Je vous ai exhorté, ô gens qui sont présents ici avec moi, à être pieux (comme votre Seigneur la exhorté) envers votre Seigneur, et je vous ai rappelé la Sunna de votre Prophète ; ainsi, prenez cette crainte qui calme vos cœurs, une peur qui tire vos larmes, une piété qui vous sauve en un jour et qui vous rendra consterné et vous mettra à lépreuve, un jour où lon gagne si le poids de ses bonnes actions est lourd alors que celui de ses péchés est léger. Que votre plaidoyer soit dans lhumilité et labandon, lappréciation et la soumission, le repentir et la dissociation [du péché], le regret et le retour [à la justice]. Que chacun dentre vous saisisse loccasion de se sentir bien avant dêtre malade, dêtre jeune avant dêtre agé, vieux et malade, [loccasion] de se sentir à laise avant dêtre pauvre, davoir du temps libre avant dêtre occupé, dêtre riche avant dêtre pauvre, dêtre présent à la maison avant de partir en voyage, dêtre vivant avant de mourir. Il vieillira, deviendra faible, vieux, malade, souffrant, au point que même son médecin en aura marre de lui, même ceux qui laiment se détourneront de lui. Sa vie aura pris fin. La couleur de son teint aura changé. Sa puissance mentale est diminuée, on dit quil est malade et que son corps est défaillant. Il vit des moments difficiles car il souffre des affres de la mort : Il est assisté par ceux qui sont proches et ceux qui sont éloignés. Il regarde son regard, il aspire en tournant les yeux, son front transpire, ses sens [physiques] lui sont arrachés [un par un]. Ses soupirs sont maintenant silencieux, son âme est partie, il est donc pleuré par sa femme. Sa tombe est creusée, ses enfants sont maintenant orphelins, ceux qui lentouraient (ses amis ou ses ennemis) sont maintenant dispersés autour de lui. Ce quil avait accumulé (héritage) a été divisé [entre les héritiers]. Sa faculté de voir et dentendre a disparu ; il reçoit donc des Talqeen ; il est étendu [sur le sol] et dirigé [vers la Qibla]. Il est dépouillé de ses vêtements, baigné, nu, séché puis dirigé [vers la Qibla]. Quelque chose a été étalé sur le sol pour lui pendant que lon prépare ses linceuls. Son menton a été attaché, son âme a déjà quitté son corps et tous lui ont fait leurs adieux. Il est maintenant enveloppé dans un linceul, sa tête est enveloppée, son corps aussi, et il a été remis [pour être enterré]. Il est porté dans une boîte en bois (cercueil) ; ses prières funéraires ont été faites avec Takbir mais sans prosternation ni frottement du front. Il est emmené loin dune demeure décorée [cette vie], de manoirs bien construits et de chambres superposées, de sorte quil se trouve maintenant dans lenceinte dune tombe très étroite et séparée des autres ; elle est construite avec de largile cuite les uns sur les autres et est scellée avec un rocher. La poussière a été guérie sur lui, il est donc maintenant sûr de ce dont il a été averti ; sa poitrine est maintenant lourde ; il est maintenant une chose du passé. Ses amis, ses élus, ses compagnons, sa belle-famille et ses amis proches lont tous laissé derrière eux. Sa compagnie et ses proches ont changé, car il nest plus que le remplissage dune tombe et le pion dun déchet : Des vers rampent sur son corps, son pus sécoule de ses narines sur son cou et sa poitrine. La terre écrase sa chair tandis que son sang sèche et que ses os se décomposent. Il reste dans sa tombe jusquau jour où il sera rassemblé avec dautres personnes et attend de recevoir une nouvelle vie ; alors, il est sortira de sa tombe. Sa trompette est soufflée, il est appelé à se réunir avec dautres et à être jugé. Des tombes sont dispersées, les plus intimes des cœurs sont enregistrées et calculées. Chaque prophète, Siddiq (véridique), martyr, quiconque parle est amené et mis à lépreuve pour le jugement final de Celui qui connaît parfaitement Ses serviteurs, voyant [tout ce quils font]. Dinnombrables exhalations lengloutissent, les soupirs sestompent, dans une position horrible et une scène impressionnante devant un Grand Roi qui connaît tout ce qui est petit et grand. Il est freiné par sa sueur, son inquiétude lécrase, mais sa larme na rien à lui reprocher, son cri (de défense) nest pas accepté. Ses actes sont consignés, son for intérieur devient visible, et chaque partie de son corps parle désormais de ses méfaits : Ses yeux témoignent de ce quil a vu, ses mains sur lesquelles il a frappé, ses jambes sur lendroit où il est allé, sa peau sur ce quil a contacté, ses parties intimes sur lesquelles il a eu des rapports. Il est menacé par Munkir et Nakir ; et on lui dévoile où il se dirige ; son cou est donc maintenant attaché avec des chaînes et ses mains sont menottées. Il est pris seul, traîné et amené en Enfer alors quil est dans une grande détresse et une grande difficulté. Il reste dans le tourment de lenfer où on lui donne à boire du pus très chaud qui grince son visage et sépare sa peau de son corps. Il est battu par les anges de lenfer avec des matraques en fer. Sa peau revient encore et encore après avoir été brulée. Il crie au secours, mais même les anges de lenfer se détournent de lui. Il implore la pitié, il reste donc un moment dans le regret, mais il ne trouve personne pour se soucier de son regret. Son regret sera alors vain. Nous cherchons refuge auprès dun Seigneur capable de nous protéger contre le mal de toute fin finale comme celle-ci, et nous implorons un pardon semblable à celui dont Il est satisfait et un oubli semblable à celui dont Il a accepté les bonnes actions ; car Il est mon Maître, la poursuite ultime et celui qui accorde le succès à ce que je cherche. Assurément, celui qui est repoussé du tourment de son Seigneur résidera au Paradis près de Lui et restera à jamais dans des demeures bien construites, ayant des houris avec de grands yeux charmants et des serviteurs. On lui donne à boire de leau fraîche mélangée à du gingembre et scellée avec du musc et un parfum qui perpétue le bonheur et procure le sentiment de plaisir. Il boit dans un verger rempli de plaisirs de toutes sortes, et il nen manque jamais ; telle est la fin ultime de celui qui craint son Seigneur, qui est en garde contre son péché, contre les insinuations de son nafs (soi), et cest la punition de celui qui soppose à la manière [sans péché] dont il a été créé, celui dont le soi mauvais décore pour quil fasse ce qui est contre sa nature. Tel est le jugement final et la décision de Celui qui est juste : Il a raconté des paraboles, il a fait des remontrances à travers des textes, il a révélé des révélations dun Sage digne de louanges, des révélations descendues avec un Esprit Saint clair [larchange Gabriel] dun Seigneur glorieux à un Prophète qui est guidé à juste titre et qui guide les autres, qui montre aux autres le bon chemin, une miséricorde pour les croyants, un maître fréquenté par des messagers (anges) qui sont honorés et obéissants [envers leur Seigneur]. Jai cherché refuge auprès dun Seigneur qui sait, qui est sage, miséricordieux, contre le mal dun ennemi qui est maudit et lapidé ; ainsi, que tous ceux qui se plaignent plaident, et que tous ceux qui cherchent [les faveurs de son Seigneur] cherchent et demandent pardon au Seigneur des seigneurs pour moi et pour vous tous. Après avoir terminé son sermon miraculeux, lImam (psl) récita le verset suivant du Saint Coran : {Nous réservons la [bonne] demeure (la vie) future (le Paradis), à ceux (croyants pratiquants) qui ne veulent nullement être hautains sur la terre ni [y] semer la corruption. La fin heureuse appartient à ceux qui sont pieux.} (28;83)

Source : Kifayat al Talib pg 248, Sharh Nahj al Balaghah vol 19 pg 140

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